Sur le territoire de la commune de Saint-Romain-de-Popey, la Chapelle de Clévy est une chapelle votive c'est à dire érigée à la suite d'un voeux et que les pélerins la fréquentent pour y exprimer leurs voeux. Lorsque ces derniers étaient exaucés, les pélerins revenaient apporter une marque de leur reconnaissance, un tableau, un chapelet, une béquille, une plaque avec une inscription, autrement dit des ex-voto. Il n'existe plus d'ex-voto de nos jours, un certain clergé préférant voir les pélerins solliciter les bons offices de dames plus puissantes que la Vierge et qui ont noms astrologues, tireuses de cartes, chiromanciennes et autres spécialistes aux talents, paraît-il, très efficaces.
Le nom de Clévy, qui viendrait de Clivus, la "pente", est mentionné dès 857 dans le cartulaire (recueil des titres de propriété) de l'Abbaye de Savigny. Quand la chapelle a t elle été construite ? Monsieur Mortamet, Architecte en chef de Monuments historiques, propose une fourchette comprise entre 1340 et 1400, soit la 2e moitié du XIVe siècle. Une identification du blason de la clef de voûte de l'oratoire latéral au sud, permettrait de précisier la famille qui a construit cet oratoire. Il pourrait s'agir soit des Taney (1385-1401), soit des Salagny (1340-1385).
Il s'agit d'un magnifique édifice constitué d'une nef et d'une chapelle latérale. La première partie de la nef est du 18e siècle et son plafond couvert d'un lambris plat à petits compartiments carrés. Cette partie se prolonge par deux travées voûteés d'ogives (XVe siècle) dont les clés de voute sont ornées des armes des Varey, la 2e travée constituant la voute du choeur, tandis que le blason de la voute, citée pus haut, n'a pas été identifié.
Le fond du choeur comporte une baie aveugle à remplissage flamboyant à trois lancettes où ont été placées trois statues représentant : Saint Jean, La Vierge et Saint Joseph. Les parties gauche et droite du choeur sont éclairées par une baie à 2 lancettes. La baie ogivale de gauche (au nord) est garnie de deux vitraux représentant Sainte Philomène dans la lancette de gauche et Sainte Jeanne dans la lancette de droite. La baie de droite (au sud) est du même style flamboyant. Le vitrail de la lancette de gauche représente Saint Louis et celui de celle de droite Saint François d'Assise. Les vitraux semble du 19e siècle.
L'oratoire seigneurial, ou "Chapelle Sainte-Anne", est dans le prolongement sud de la 1e travée ogivale. Il comprend une petite fenètre ogivale où jadis se trouvait un vitrail de Saint Philibert (il n'est reste que le nom) et une petite porte latérale à arc surbaissé permet l'accès direct à l'extérieur.
Le maître-autel et l'autel de l'oratoire n'ont pas de cachet particulier. On doit toutefois signaler un bénitier en marbre poli, très simple mais sans doute très ancien, se trouve fixé au mur latéral sud lorsque l'on entre dans la chapelle. Au dessus de l'entrée une rosace circulaire en grisaille de couleur de couleurs met une touche de gaïté dans le fond de l'édifice.
Le mobilier religieux et le trésor (essentiellement un retable de bois sculpté (18e) et doré et un buste-reliquaire représentant un évèque) ont été mis en lieu sûr par la municipalité, propriétaire des lieux, pour éviter tout vandalisme.
Notons enfin qu'au dessus de l'entrée de la chapelle a été placée sur le pinacle de la façade une statue de la vierge avec la mention "Don de Mr le Marquis et de la Mme la Marquise d''Albon, 1866". Une clocheton pyramidal sommé d'une croix surmonte d'ensemble de l'édifice.
Propriété de la seigneurie de Saint Forgeux et de la famille d'Albon jusqu'à la révolution, la chapelle fut alors vendue comme bien national et acquise par la commune de Saint-Romain-de-Popey qui, récemment, a su la restaurer avec goût, grâce aux conseils des Monuments Historiques. Il faut reconnaître que notre chapelle de Clévy est une de celles qui ont le mieux, dans notre région, conservé leur architecture d'origine. Regrettons toutefois que cette chapelle, malgré sa grande beauté, fasse un peu "nu" intérieurement.
Nous voici parvenus au termes de notre visite de Clévy. Au terme ? Pas tout à fait, car on ne vous a pas parlé de la "pierre". Quelle pierre ? La pierre de Clévy ! En face de l'entrée principale de la chapelle, de l'autre côté de la D33, au pied d'une croix monumentale dont la hauteur mérite d'être signalée, un bloc de granit équarri a été posé horizontalement au ras du sol. Dans la surface place à été aménagée une cavité dont la forme rappelle celle d'un bol à oreilles ou encore d'un oeil géant, dont les dimensions sont de 38 cm de longueur, 23 cm de largue et 15 cm de profondeur. Cette pierre faisait l'objet d'un pélerinage pour permettre, grâce à un cérémonial particiulier, une amélioration de la santé de certains enfants. Les mamans amenaient donc en ce lieu sacré leur progéniture défailante et -pardonnez ce détail qu'il faut bien dévoiler- lui faisait faire pipi dans la cavité de la susdite pierre. Selon certains, cette pratique concernait les enfants lents à marcher. Selon d'autres, elle avait un caractère préventif, protégeant l'enfant de bien des maladies qui le guettaient et le rendait, disent pudiquement certains "spécialistes", "fort robuste à certains égards" !
Mais cette pierre, est-elle là depuis longtemps ? Nu ne le sait. Si elle est antérieur à l'édifice, il est vraisemblable que la croix et, tout près, le sanctuaire de Notre-Dame de Clévy ont permis de "christianiser" ce culte, permettant ainsi au clergé d'autrefois de fermer les yeux sur sa pratique populaire.
Et l'efficacité de cette thérapeutique ? Mystère total ! Il faudrait faire une véritable enquête, mettre sur pied une commission des miracles ! -Certainement que plus personne ne croit à ces balivernes ?- Mais si ! Il y a peu une dame amie nous a avoué en rougissant avoir fait faire le "pélerinage" à son petit Jean, il y a une trentaine d'années de cela. -Et alors ?- Je n'ai pas trouvé la pierre ! Effectivement, elle est souvent cachée par les feuilles mortes. Alors, ca n'a pas marché ? Si ! La chapelle était ouverte, alors, derrière l'autel, aux pieds de la statue de la vierge, j'ai pu lui faire faire pipi !
Et voilà ! Depuis l'évévenement, le petit Jean a grandi et est devenu plusieurs fois papa. A t il poursuivi la tradition ? Sa maman ne nous l'a pas dit.
Ainsi se termine notre visite à la chapelle de Clévy. Avant de rejoindre la RN7, nous vous conseilons d'admirer au passage le Château d'Avauges et son entrée monumentale en pierres dorées, et un peu plus loin une croix de chemin érigée à la mi-longueur du pont qui emjambe la Turdine.
Certainement l'une des chapelles qui a le mieux conservé, dans notre région, son architecture
d'origine, la chapelle de Clévy, se situe sur la commune de Saint-Romain-de-Popey.
Le nom de Clévy vient du latin clivius qui signifie pente. Construite dans la deuxième moitié du XIVeme siècle, un doute subsiste quant à la famille qui aurait ordonné sa construction : s'agit il des Taney ou des Salagny ? L'édifice est constitué d'une nef et d'une chapelle latérale. La première partie de la nef date du XVIIIeme siécle avec un plafond en lambris plats, en compartiments carrés. Cette partie se prolonge par deux travées en voûte d'ogives dont les clés portent le blason des Varey. Le fond du choeur est constitué d'une baie aveugle à remplage, de style gothique flamboyant, et à trois lancettes, où sont placées trois statues : Saint Jean, Marie et Joseph. Les parties gauche et droite du choeur sont éclairées par une baie à lancettes géminées. |
![]() Rétable en bois doré. |
![]() Baie de la chapelle en style flamboyant. |
La chapelle latérale dédiée à Sainte Anne est le prolongement de la première travée.
Le visiteur remarquera le bénitier en marbre poli très ancien. Le mobilier et le trésor (essentiellement un rétable de bois sculpté et doré et un buste reliquaire représentant un évèque) ont été mis en lieu sûr par la municipalité. Une curiosité du lieu se trouve en face de l'entrée principale de la chapelle, de l'autre côté de la D33, au pied d'une croix monumentale. Il s'agit d'un bloc de granit dans lequel une cavité a été aménagée en forme d'oeil. Cette pierre faisait l'objet d'une dévotion païenne pour protéger les enfants de certaines maladies et leur apprendre à marcher plus vite. Cette pierre serait vraisemblablement antérieure à la construction de la chapelle. |